Les adolescents, comme les chefs d’entreprise victimes de racket en France parlent rarement de leur agression. Ils ont peur des représailles. Rares sont ceux qui portent plainte, certains continuent à payer, des sommes parfois très importantes. Les victimes de racket ont aussi un sentiment de culpabilité, de honte. Elles peuvent s’enfermer pendant des mois, des années dans un terrible mutisme. Le racket impose sa loi, la loi du silence. Pendant plus d’un an, nous avons enquêté sur le racket à l’école et dans le monde du travail, pour comprendre comment les victimes se font prendre dans une spirale destructrice. Il y a plusieurs formes de racket, différentes manières d’exercer une pression psychologique sur une personne supposée plus faible. Nous avons rencontré des victimes, des enfants, des adolescents, des hommes et des femmes de tous milieux, instituteurs, commerçants ou chefs d’entreprise. A Marseille, dans les quartiers nord, en pleine mutation, nous avons enquêté et filmé des scènes de racket sur les chantiers. Les entrepreneurs, victimes de grave vandalisme, subissent une forte pression pour payer des hommes qui menacent leur chantier. Dans les tribunaux, étonnamment le mot « racket » n’est jamais employé. Les juges parlent d’extorsion de fonds, de vols avec violence. Le racket ne fait pas partie de leur vocabulaire. Le racket n’est pas un délit, le racket n’existe pas. Nous avons suivi deux procès pour tentative de racket dans le sud de la France. Un documentaire Un documentaire réalisé par Nicolas Bourgouin, productions Tony Comiti