Et si la pin-up était devenue une icône féministe ? En archives et à travers les interviews d’auteures et de pin-up modernes, ce documentaire interroge l’histoire d’un corps féminin idéalisé, inventé par les hommes puis réinvesti par les femmes. L’image est connue : dès que l’on prononce le mot « pin-up », un cliché érotique et rétro vient à l’esprit. Une belle ingénue en tenue légère nous regarde en souriant, elle vient de commettre une maladresse en passant l’aspirateur ou en décrochant la pompe à essence, si bien que son geste découvre des jambes interminables et des dessous sexy. Cette fille court-vêtue au regard en coin est une icône érotique, créée pour satisfaire le désir des hommes. Pourtant, il souffle chez les pin-up, et depuis longtemps déjà, un vent de féminisme. Née sous le pinceau des illustrateurs de presse au début du XX e siècle, gravée dans la chair par le tatouage et peinte sur les carlingues d’avion de l’armée américaine, dénudée par la photographie de charme, la pin-up s’est déclinée sous une multiplicité d’identités que les femmes n’ont eu de cesse de se réapproprier. Pour ce documentaire féminin et féministe, la réalisatrice Sophie Peyrard a rencontré à Paris, Berlin, Bruxelles et Los Angeles, pin-up et effeuilleuses modernes (Lada Redstar, Lolly Wish…), auteures et éditrices spécialistes de cette galaxie au charme rétro (Dian Hanson, Maria Buszek, à qui l’on doit Pin-up grrrls…). Mêlant archives et interviews, son documentaire raconte le règne d’un sex-symbol protéiforme, en perpétuelle réinvention, réussissant à l’orée du XXIe siècle à se défaire enfin du carcan patriarcal. Une rencontre instructive et enlevée avec la pin-up des temps modernes.