La constitution des musées de France, à travers les XIXe et XXe siècles, s’est faite dans le sillage
des principes encyclopédiques et universalistes et dans le contexte des empires coloniaux. Souvent construites par les apports successifs de particuliers, ces collections témoignent d’intérêts d’une grande variété, parfois irréductibles aux logiques classificatrices. Le parcours des collections permanentes est dans un musée plus qu’une juxtaposition heureuse : il relève d’une articulation de la pensée. Dès lors, les enjeux de l’accrochage sont aujourd’hui réels, et les choix qui sont opérés ne peuvent ignorer les débats contemporains. À côté de la question de l’expertise, se pose celle de la responsabilité au regard des attentes de la société. L’hétérogénéité historique des collections est-elle le miroir de la diversité contemporaine de la population française ? Comment exposer aujourd’hui ces objets et pour qui ? Autour de deux tables rondes, professionnels de musées, universitaires, critiques, feront état de leur expérience et confronteront leurs points de vue sur ces questions sensibles.