À leur corps défendant, les défunts, plus de 600.000 personnes chaque année, alimentent un marché de quelque 2,5 milliards d’euros. S’il est en progression, c’est que le secteur funéraire est florissant. En effet, le coût des obsèques ne cesse d’augmenter.

Les raisons de l’envolée des prix

Des terrains plus chers. Selon une association de consommateurs bien connue, le coût moyen des obsèques s’élèverait à plus de 3.800 euros, la crémation coûtant un peu plus cher que l’inhumation. Ce coût aurait progressé de près de 15 % en trois ans, soit beaucoup plus que l’inflation.

La première raison de cette envolée des prix est à rechercher dans l’augmentation des prix du terrain. En effet, les concessions sont de plus en plus chères. Ainsi, à Paris intra muros, il faut débourser aujourd’hui plus de 2.800 euros pour obtenir une concession pour une durée de trente ans.

Si le prix du terrain augmente, c’est qu’il est plus rare. Cela s’explique par la politique de certaines municipalités, qui privilégient les concessions perpétuelles.
Le terrain disponible pour les autres formes de concessions est ainsi moins étendu, et donc plus cher.

Assurances obsèques : un coût parfois important

De plus en plus de Français souscrivent des contrats d’assurance obsèques. Il faut peut-être voir là une autre explication de l’envolée du prix des obsèques.

Ces contrats permettent de prévoir, à l’avance, le financement et même l’organisation détaillée des obsèques du souscripteur. En échange du versement d’un capital au bénéficiaire du contrat ou à un opérateur de pompes funèbres, le souscripteur verse à l’assureur une cotisation viagère.

S’il décède assez vite, il aura financé ses funérailles à moindre coût. Mais, s’il vit plus longtemps, il continue de payer des cotisations dont le montant peut dépasser celui d’un capital fixé dès le départ, et qui ne varie plus.

Autrement dit, le souscripteur finance alors ses obsèques à fonds perdus. Le mieux étant d’avoir recours à un comparateur avant de vous décider.

Des frais bancaires un peu gonflés

Lors de l’ouverture de la succession, les héritiers ont des droits sur les comptes du défunt. Les sommes qui s’y trouvent sont distribuées entre eux selon les règles en vigueur.

Par ailleurs, il est possible, malgré de blocage des comptes, de prélever jusqu’à 5.000 euros pour financer des obsèques. Toutes ces opérations sont facturées par la banque. En moyenne, ces frais bancaires s’élèvent à plus de 230 euros.

Le coût est encore plus important si les héritiers n’ont pas la même banque que le défunt. Certaines associations de consommateurs dénoncent un coût qu’elles jugent excessif et disproportionné au regard des frais réels que les banques engagent pour assurer ces opérations.

Des pratiques peu conformes aux règles

Le coût des funérailles serait encore accru par les pratiques de certains opérateurs funéraires, que certaines associations de consommateurs jugent peu conformes aux règles en vigueur.

Ainsi certaines compagnies de pompes funèbres incluraient, dans le devis fourni aux clients, des prestations facultatives qu’elles feraient passer pour obligatoires. C’est, par exemple, le cas des frais de conservation des corps, que le client n’est nullement tenu d’acquitter.

Bien entendu, la prise en compte de ces prestations tend à alourdir la facture. D’une manière générale, les associations dénoncent un manque de transparence et un certain déficit d’information, qui, dans les faits, restreindraient la liberté de choix du client.

Elles déplorent enfin une certaine concentration du secteur, qui empêcherait la concurrence de jouer vraiment son rôle.

Le point de vue des professionnels

Les professionnels se défendent de telles accusations. Ils attribuent l’augmentation du coût des obsèques, depuis quelques années, à une évolution de l’état d’esprit des familles.

En effet, elles n’auraient pas les mêmes demandes qu’auparavant. Ainsi, les proches préfèrent aujourd’hui se réunir dans une chambre funéraire autour du corps du défunt, plutôt que de le laisser là où la personne est décédée, à l’hôpital ou en maison de retraite.

Dans ce cas, l’opérateur funéraire facture des frais de transport et de conservation du corps. Ils s’ajoutent au coût global des funérailles.