“La sculpture Zafimaniry est un art des ancêtres. C’est une chose qu’on ne peut pas acheter avec de l’argent”. Loin dans la forêt Malgache, Jean Marie enseigne à ses fils à tailler un tronc de palissandre d’une hache si experte qu’elle paraît enchantée. On ne connaît pas d’équivalent à l’art du bois des Zafimaniry. Dans les maisons de village, le clou de charpente est inconnu. Chaque pièce de bois est gravée de motifs symboliques qui expriment un ordre social et les relations des habitants entre eux. “Les traits sont droits. Qu’est-ce que ça signifie” Interroge le vieux Dadamundgi dont le bon génie espiègle veille sur un nouveau chantier du village de Kitodo. “Que les Zafimanirys sont des gens droits en tout ce qu’ils font.” L’art Zafimaniry est menacé. Les villageois cultivent sur brûlis et détruisent la forêt. Dadamundji et Jean-Marie se bâtent pour inciter les jeunes à en finir avec cette pratique dévastatrice. “Plantez des arbres parce que nous, les Zafimanirys, nous en avons besoin pour notre art.” La caméra souple et pudique de Jérôme Ségur rend un hommage sensible à ce peuple discret dont l’art et la science du bois séduit le public et fascine les scientifiques. Un documentaire de Jérôme SEGUR.