L’exploration du Mississipi par Robert Cavelier de la Salle

Une grande rivière s’étend du nord au sud, si loin que les Illinois n’ont jamais entendu parler de sa sortie, écrit le père Jacques Marquette (1637-1675), un jésuite français, au cours de son expédition vers le lac Michigan en 1673.

À cette époque, le mystérieux fleuve Mississippi est encore peu connu et exploré par les Européens.

Robert Cavelier de la Salle, l’explorateur rouennais

Ce n’est qu’avec l’arrivée d’un aventurier originaire de Rouen, Robert Cavelier de la Salle (1643-1687), que le Mississippi commence à être véritablement découvert. Fasciné par les récits des aventuriers et explorateurs du Nouveau Monde, La Salle décide à son tour de partir à la conquête du fleuve.

Le 6 août 1679, il quitte Québec avec pour objectif d’occuper l’ensemble du bassin du Mississippi au nom du roi Louis XIV (1643-1715), monarque qui marquera de son empreinte l’histoire de la France.

Au cours de son expédition, La Salle fonde les forts de Saint-Louis et de Crèvecœur, situés respectivement au cœur de l’Illinois et sur le fleuve Illinois. Son exploration le mène enfin au Mississippi le 16 février 1682.

Deux mois plus tard, il découvre ce qu’il décrit comme un « golfe immense et sans limite » : l’embouchure du fleuve géant. En l’honneur du roi de France, il prend possession du bassin qui couvre le tiers des futurs États-Unis et le baptise Louisiane.

Retour en France et établissement d’une colonie en Louisiane

Après un bref retour en France pour y informer la couronne de ses découvertes, La Salle retourne en Louisiane afin d’y établir une colonie. Cependant, son ambition de poursuivre l’exploration méthodique du fleuve sera brutalement interrompue par sa mort tragique en 1687.

L’héritage de La Salle et la présence française dans le bassin du Mississippi

Malgré cette fin prématurée, l’héritage de Robert Cavelier de la Salle, surnommé « le Vauban de la Nouvelle France » en référence au célèbre ingénieur militaire et architecte français Sébastien Le Prestre de Vauban, perdure.

Le bassin du Mississippi restera pendant longtemps une région « française », marquée par la présence et l’influence françaises qui s’étendront jusqu’à la vente de la Louisiane aux États-Unis en 1803.