Au Bangladesh, des agriculteurs vivent sur les « chars », des îlots fertiles mais inondables. Face aux moussons, ils risquent chaque année de voir leur travail englouti.

Dans le sud du Bangladesh, le long du grand fleuve Brahmapoutre, appelé ici Jamuna, on peut observer un phénomène récurrent : l’apparition d’îles alluviales, des terres dites « chars » qui apparaissent et disparaissent selon les saisons. Sur ces îlots s’installent des agriculteurs qui tentent de s’accommoder des aléas des forces de la nature. Ainsi, pendant la saison sèche, le fleuve se retire et laisse derrière lui de longs lits de sable blanc et de nouvelles îles aux sols fertiles. Rahim Shorkar espère pouvoir terminer sa récolte à temps avant la prochaine crue qu’amènera la mousson. Son épouse Alea ne peut s’empêcher de se demander quel est ici l’avenir de leur fils de 6 ans, Ashik. À chaque brusque montée des eaux, les habitants des « chars » risquent de voir engloutis leurs champs et leurs demeures, les contraignant à un nouveau départ. Une existence rude, dont les extrêmes, entre mousson et saison sèche, ne cessent de s’accentuer avec le dérèglement climatique.

Documentaire de Shaheen Dill-Riaz disponible jusqu’au 11/02/2023.