Ce sont des enfants comme les autres, mais un jour, parce que l’argent manque, ou qu’un malheur vient d’arriver, chômage, maladie ou décès, on les désigne comme étant «sorciers». De ce jour, leur vie devient un enfer. Chassés par leurs propres parents, ils sont battus s’ils veulent revenir dans leur foyer. Des dizaines ou des centaines de milliers d’enfants subissent ce rejet en Afrique de l’Ouest, mais plus particulièrement au Congo RDC. Malheureux, maudits. Pauvres parmi les pauvres, malaimés, victimes faciles de toutes les exploitations. Daniel Grandclément essaie de comprendre le phénomène qui les frappe et prend de l’ampleur à Mbuji Mayi, une métropole du centre du Kasai, un pays de mines et d’argent facile. Pays du diamant, des fortunes et de la misère. Les enfants sorciers y sont corvéables sans risques, sans soutien et pour peu cher. Et là, dans le dédale de galeries étroites, sous terre et dans la boue, ils souffrent mais réussissent à survivre. Ce documentaire retrace leur vie quotidienne, les suit sur les trottoirs de Mbuji Mayi ou au fond de la mine. C’est l’une des rares voix qui s’élève aujourd’hui pour dénoncer la condition tragique des enfants du diable.