Jean-Michel Bissonnet qui, à l’énoncé du premier verdict, avait quitté le box en hurlant : « Justice de merde ! » à la cour d’assises de l’Hérault – laquelle venait de lui infliger trente ans de prison – est resté un homme en colère. Lors de son deuxième procès, en pleine plaidoirie des parties civiles, il avait bondi de son box comme un diable de sa boîte : « Putain, c’est pas possible, vos conneries ! C’est pas possible d’entendre des mensonges comme ça. Je ne peux plus écouter ! Laissez-moi sortir ou je vais casser quelque chose. » « Cet homme est fou », avait alors ricané l’avocat général. Depuis la prison où il a passé neuf ans, Bissonnet a hurlé son innocence, éreinté ses avocats, qui déposèrent dix-neuf demandes de remise en liberté – toutes rejetées. Il a écrit à la terre entière pour clamer son innocence… Libéré en mars 2017 et placé en liberté surveillée, il a ruminé et fulminé, maltraitant à force d’annotations rageuses son dossier d’instruction, prêt à tout pour faire triompher sa vérité. Il a entamé depuis, avec ses avocats, le long chemin d’une procédure en révision. Voici l’histoire d’un homme que tout accuse… et qui pourtant se jure innocent.