\r\n\r\n \r\n\r\nIl y a plus de mille ans, Bagdad était baptisée Madinat al Salam… « La cité de la paix ». La dynastie au pouvoir était celle des Abbassides, du nom du calife « Abu al-Abbas » qui l’avait fondée. En 749. Le califat Abbasside étendait son influence de l’Espagne aux confins de la Chine. Gardienne du savoir antique, Bagdad traduisait Aristote, Platon, Euclide. Le chef de l’école de médecine était Ali Abu Ibn-Sina ou Avicenne, un persan originaire de Bukhara, il était également un commentateur d’Aristote. Bagdad, ville « des Mille et une Nuits », était un bouillonnant creuset culturel où se croisaient artisans, poètes, marchands qui avaient l’arabe pour langue commune. Inspirée du Coran, Bagdad pratiquait une culture du commerce et des échanges unique pour l’époque, des mouvements financiers très sophistiqués…des chèques émis à Bagdad étaient encaissés à Cordoue, en Espagne, à 4.000 kilomètres. Langues, cultures, races qui se côtoyaient et se mélangeaient, concouraient à faire de Bagdad une ville cosmopolite, une métropole dynamique et colorée, sans pareille à son époque. Mais après cinq siècles de grandeur, endormie dans son confort, affaiblie par des luttes internes, elle allait brusquement s’effondrer. Au 13ème siècle, 12.000 cavaliers mongols, conduits par Hulagu, petit-fils de Gengis-Khan, déferlent sur la ville, assiègent son million d’habitants pendant dix sept jours. C’est la fin de Bagdad comme capitale du califat. Jamais plus elle ne retrouvera son éclat intellectuel, ni sa magnificence.