Mekele, sa capitale, que jalousait le reste de l’Ethiopie pour sa modernité, roule désormais en calèche et le plein d’essence s’y négocie à 700 dollars.
A ce prix, les Tigréens restent cloués sur place. Une immobilité mortelle dans les campagnes profondes où les combats ont empêché les semences. La famine tue sans distinction et d’abord les enfants les plus jeunes.

Pas d’électricité, pas de lait en poudre, pas d’essence pour les ambulances. Impossible de partir se soigner en ville, les hôpitaux sont dépourvus de tout.
La revanche s’organise et apparaît au détour des routes où des centaines de jeunes, recrutés à tour de bras par les Forces de Défense du Tigré, n’ont pour seul horizon qu’une ligne de front longue de 600 kilomètres, face aux troupes ennemies de leur pays, l’Ethiopie et de leur voisin du Nord, l’Érythrée.

Reportage de Charles Emptaz disponible jusqu’au 20/06/2025.