Depuis la chute du Mur de Berlin, la cocaïne a remplacé le communisme. C’est au nom de la santé du monde que les États-Unis interviennent désormais en Amérique latine pour y protéger leurs intérêts économiques et stratégiques. La militarisation de la guerre à la drogue n’a eu aucun effet sur le trafic ; elle permet essentiellement de recycler le matériel du Pentagone et de rentabiliser 40 ans d’investissements en agences, services secrets et haute technologie militaire dans le cadre de la Guerre Froide. L’ouverture des frontières est à l’Europe ce que la Chute du Mur est aux États-Unis : la lutte contre la drogue permettra d’assigner de nouvelles fonctions à des services devenus inutiles. Là encore, la lutte contre le trafic est bien secondaire face aux intérêts bureaucratiques.