L’accident survenu en Ukraine n’est annoncé officiellement que deux jours plus tard. Car la transparence de l’information n’est pas le fort de Moscou, dans une Europe encore coupée en deux. Le nuage radioactif a survolé la Suède, l’Allemagne et la France, mais il faut attendre cinq jours avant de voir les premières images satellite. Les Soviétiques prétendent contrôler la situation, alors que l’incendie du réacteur n° 4 de la centrale n’est pas maîtrisé. Les conseils d’experts ouest-allemands sont sollicités. Car, en 1986, la RFA produit un tiers de son électricité grâce au nucléaire. En France, la proportion est déjà de 65 %. Pas question pour les gouvernants hexagonaux d’affoler les populations. Pourtant, des deux côtés du Rhin, de simples citoyens et des chercheurs indépendants regardent avec méfiance les mesures présentées par les experts officiels. L’apparition de nuages verts et jaunes, le 30 avril, dans le ciel de Munich, lors d’un orage, a contribué à semer le doute…