Zoom sur la varicelle

La varicelle est une infection due à un virus : le virus VZV. Il s’agit du même virus que celui du zona qui correspond en fait à une récurrence de la primo-infection varicelleuse.

Ce virus est excessivement contagieux avec une prédominance dans les lieux de collectivité (écoles, crèches…) qui explique que 90% des cas touchent l’enfant avant 14 ans. 50 à 60% des cas surviennent entre 5 et 9 ans, et seulement 2% chez l’adulte de plus de 20 ans. L’épidémie est actuellement en pleine progression dans le pays avec persistance permanente de foyers surveillés par des médecins sentinelles.

Transmission

La transmission de ce virus se fait par voie aérienne par les gouttelettes de salive et plus rarement par les lésions cutanéo-muqueuses. La transmission de la mère au foetus est exceptionnelle.

Les différentes phases

L’infection débute par une phase de contamination durant laquelle le virus reste silencieux. Cette phase dite d’incubation est de 14 jours. Suit la phase de dissémination du virus dans l’organisme dite phase d’invasion caractérisée par une petite fièvre à 38°C, une sensation de malaise et des plaques rouges diffuses touchant d’abord le thorax et la racine des membres pour s’étendre à tout le tronc avec une peau sèche et chaude.

En pleine infection, les signes généraux sont classiquement une fièvre modérée et des ganglions cervicaux. L’éruption est caractéristique, débutant par une petite tâche rosée se surélevant (macule devenant papule) très prurigineuse (démangeaison) et évoluant en 24 heures par l’apparition d’une petite vésicule (gouttelette rosée) centrale entourée d’un fin liseré très rouge. En 48 heures, la vésicule se dessèche, elle se flétrit puis devient croûteuse vers le 4ème jour et tombe vers le 10ème. La localisation des éruptions se trouve classiquement sur la face et le tronc mais peut toucher toutes les zones cutanées et muqueuses (verges, vulve, lèvres, anus).

Plusieurs phases d’éruptions successives coexistent, on peut donc trouver des éléments jeunes et des croûtes anciennes. S’associe aussi un énanthème, inflammation éruptive muqueuse interne pouvant donner des critères de gravité à l’infection. La guérison sans complication est spontanée en 10 à 15 jours.

Des complications peuvent survenir à commencer par les surinfections à staphylocoque et streptocoque des lésions cutanées liées au grattage et à l’absence de désinfection locale. Des laryngites liées à l’énanthème sont couramment décrites. Des complications neurologiques peuvent se voir à type de convulsions de méningite ou d’encéphalite motivant l’hospitalisation du patient. Les formes compliquées se voient essentiellement chez l’adulte avec les infections pulmonaires majeures et des complications neurologiques plus fréquentes, et chez le nouveau né avec des tableaux identiques sur un terrain fragilisé. La présence d’une immunodépression du patient (HIV, corticothérapie, leucémique…) est aussi un facteur de gravité motivant l’éviction de tout sujet infecté de l’entourage de l’immunodéprimé.

En cours de grossesse, le risque de complication foetale est majeur si la contamination a eu lieu avant la 20e semaine. Après ce stade persiste un risque de zona dans les premières semaines de vie.

Quel traitement contre la varicelle ?

Le traitement est d’abord symptomatique avec désinfection des lésions cutanéomuqueuses. On préconisera l’utilisation de douches ou bains quotidiens à l’eau tiède avec un lavant dermatologique. Les ongles doivent être propres et coupés courts. On évitera l’application de tout autre produit sur la peau (talc…) de manière à limiter les surinfections.

On accompagnera la désinfection de mesures visants à réduire la fièvre, lutter contre la déshydratation, et l’utilisation d’anti-histaminiques pour limiter les démangeaisons. Les antibiotiques ne présentent aucun intérêt en dehors des surinfections. La prescription d’un médicament antiviral actuellement de plus en plus répandue ne devrait être réservée qu’aux formes compliquées.

La première mesure à prendre est l’éviction scolaire de l’enfant jusqu’à disparition des croûtes. Un vaccin est disponible pour les enfants exposés aux risques de forme grave.