Une assurance voyage est-elle indispensable ?

Il y a des moments où les vacances tant choyées doivent être annulées. Au-delà de la déception tout à fait naturelle qui accompagne une telle démarche, l’aspect financier vient alourdir à son tour un peu plus la douleur. Face à cela, les professionnels du secteur ont trouvé la solution : l’assurance voyage. Mais celle-ci est-elle forcément à un bon plan  ?

A moins de bénéficier de talents de voyance, il n’est pas toujours possible d’imaginer ce qui va se produire dans sa vie personnelle, ni quel obstacle majeur va bien pouvoir annuler son voyage.

C’est là qu’intervient l’assurance annulation voyage. Sous certaines conditions, elle se propose de vous rembourser une partie des sommes que vous avez dépensées pour vos vacances en cas d’annulation. La plupart du temps, elle est  proposée par le voyagiste mais elle peut aussi être souscrite auprès du transporteur ou encore de votre compagnie d’assurance. Enfin, certaines cartes bancaires incluent aussi de facto ce type de garanties.

Dans tous les cas, inutile d’espérer contracter ce type d’assurance une fois le motif d’annulation connu. Pour éviter tout abus, la signature ne peut en effet se faire que dans les quarante huit heures, au plus tard, suivant la réservation de vos vacances. L’assurance est un mot rassurant mais cela vaut-il vraiment le coup de souscrire  ? Que valent ces contrats et que couvrent-ils réellement ?

L’assurance voyage est-elle utile ? 

Les assureurs aiment à répéter qu’une assurance n’est réellement chère que si on est sûr de ne jamais s’en servir. Or, à ce titre, il faut bien avouer qu’ils savent appuyer là où ça fait mal. Un voyage, est en effet quelque chose de suffisamment cher pour que cela ne laisse pas l’intéressé indifférent en cas d’empêchement. De surcroît, plus l’imprévu intervient tard, plus la note promet d’être salée.

La majorité des voyagistes prévoient ainsi que les pénalités en cas d’annulation atteignent les 50 % du prix du séjour si celle-ci intervient entre sept et vingt jours avant le départ. La plupart du temps, la facture flambe même à 75 % sur la dernière semaine, voire entre 90 % et 100 % lors des dernières 48 heures.

Autant dire que l’intervention d’une assurance peut être grandement appréciée par son souscripteur au cas où celui-ci serait amené à devoir renoncer à son séjour.

Ce que couvrent vraiment ces assurances

Tant qu’à souscrire à ce type de produit, autant savoir quels sont les champs couverts par la garantie. Il est pourtant assez difficile de répondre à ce type de question tant les contrats sont nombreux et surtout très différents.

N’hésitez donc pas à vous plonger dans les conditions générales des garanties avant de vous décider !

Quoiqu’il en soit, ne vous attendez pas à une prise en charge sans faille. Le non-départ doit forcément résulter d’un événement « imprévisible et fortuit » au moment de la souscription.

« L’assurance annulation n’est pas une assurance pour convenance personnelle ou contre le changement d’avis. »

Halte aux légendes urbaines ! Chaque motif d’annulation doit forcément être clairement justifiable et justifié. Impossible, par conséquent, de prétexter l’invitation à l’anniversaire du neveu pour espérer vous faire rembourser de quoi que ce soit ! Les risques couverts par la plupart des contrats concernent essentiellement la maladie, l’accident, le décès d’un proche et éventuellement lorsque le non-départ est consécutif à un sinistre dont a fait l’objet votre domicile, voire votre véhicule.

Les meilleurs contrats d’assurance peuvent y adjoindre des motifs comme ceux relatifs à un changement majeur dans la vie professionnelle du souscripteur : une mutation, un nouvel emploi, un licenciement ou encore une convocation à un examen administratif ou de rattrapage.

Le vol de vos titres de transport et/ou d’identité ainsi que la suppression de vos dates de congé par votre employeur peuvent également être invoqués auprès de certains assureurs.

Ils sont peut-être « toutes clauses d’annulation », mais cela ne signifie pas qu’ils prendront en charge sans condition l’annulation de votre voyage. L’intégration d’une telle mention stipule simplement que, au-delà des cas détaillés dans le contrat, la survenue de n’importe quel évènement peut être déclarée recevable, à condition, qu’elle soit imprévisible et indépendante de la volonté du souscripteur.

Des exclusions de garanties parfois nombreuses

L’assurance est un mot rassurant pour le vacancier. Mais il l’est surtout tant qu’il n’a encore jamais eu besoin de s’en servir. Vous pensez être couvert et voilà que votre assureur fait référence à une petite astérisque qui vous exclue des champs des garanties. Tous les contrats pratiquent en effet des exclusions de prise en charge, plus ou moins nombreuses selon les formules et les assureurs. Soyez-y attentif avant de vous décider.

Dans tous les cas, en cas de grève du transporteur, de surbooking ou lors de l’annulation de votre vol, n’espérez pas faire appel à l’assurance pour obtenir gain de cause. Celle-ci vous invitera à vous adresser auprès de votre compagnie aérienne pour vous faire rembourser votre séjour.

Si l’assurance est forcément conditionnée à des faits « imprévisibles et fortuits » lors de la souscription, elle exclue aussi bien souvent tous les événements potentiellement attendus ou plausibles à l’occasion de la réservation. Comprenez par là que nombre de contrats peuvent purement et simplement refuser d’intervenir lorsque le motif du non départ est conditionné à une rechute d’une maladie antérieure, autant pour un des passagers que pour un de ses proches.

Certaines cartes bancaires intègrent une assurance annulation voyage. Il convient toutefois de faire attention à leurs conditions de garantie, souvent plus restreintes que via un contrat classique. Par ailleurs, dans la plupart des cas elles ne couvrent que les dépenses réalisées avec ladite carte bancaire.

Combien vous rembourse votre assurance annulation ?

C’est toute la question qui est posée lorsqu’un souscripteur fait jouer une assurance, quelle qu’elle soit. En matière d’assurance voyage, il est bien rare que le client soit remboursé à 100 %. Surtout, le montant de ce remboursement est fonction de la nature du contrat qui a été conclu.

« Avant de souscrire à une assurance annulation, prenez le temps d’étudier et d’interroger le professionnel sur le montant de l’indemnisation. »

Cette dernière se calcule généralement sous la forme d’un pourcentage mais peut aussi s’exprimer en fonction d’un montant maximum. N’oubliez pas de tenir compte dans le calcul final, des frais de dossiers, potentiellement onéreux dans le cadre d’une réservation de voyage, ces derniers n’étant jamais pris en charge.

Enfin, comme pour toute demande d’indemnisation, pensez à vous constituer un dossier solide. Gardez tous les documents et éléments de preuve de votre voyage : factures et billets non utilisés notamment. Votre assureur peut en effet exiger que vous lui fournissiez un certain nombre de justificatifs. En cas de maladie, vous devrez aussi être en mesure, par exemple, de lui envoyer un certificat médical.

Toute une bureaucratie pour un remboursement que l’on espère maximal. En tout état de cause, ne choisissez pas n’importe quel contrat !