«True Grit», roman de Charles Portis publié en 1968, a été adapté à l’écran à plusieurs reprises : deux fois au cinéma – la première en 1969 par Henry Hathaway avec John Wayne, la seconde par les frères Coen en 2010, et une fois à la télévision. Le livre raconte l’histoire d’un marshal porté sur la boisson, payé par une jeune fille pour traquer l’assassin de son père. Cette intrigue est un prétexte pour décrire la vie des bandits de grand chemin, des hommes de loi et des femmes à l’époque de la conquête de l’Ouest. Dans un monde où la raison était celle du tireur le plus rapide, valait-il mieux être du côté de la justice ou être un hors-la-loi ? Plus qu’à True Grit, c’est au western en général que s’intéresse cet épisode d’Un film, une histoire. L’oeuvre des frères Coen, dont on n’apprendra hélas pas grand-chose, est ici prétexte à une démythification en règle de l’Ouest américain. Les historiens interrogés évoquent la puanteur des rues, l’insalubrité des prisons et la justice expéditive. Le Far West était un environnement hostile — infiniment moins sympathique que dans Lucky Luke ! —, un monde sans foi ni loi où s’affrontaient d’impitoyables marshals et d’effroyables desperados, représentants « interchangeables » du bien et du mal. Le documentaire mélange, jusqu’à la confusion, différents types d’images (photographies d’époque, reconstitution, divers extraits de longs métrages, dont celui des Coen). Et l’aspect « scientifique », qui fait en principe la force de la série Un film, une histoire, touche ici au sordide : le déroulement d’une pendaison en détail, on s’en serait passé.