Cherbourg : un port sur la Manche face à l’Angleterre, une ville ouvrière, petite bourgeoise, aux dimensions et à l’existence modestes. Septembre 1942 : une lettre anonyme dénonçant Marie-Louise Giraud comme faiseuse d’anges est adressée au procureur de Cherbourg. Cette lettre est à l’origine d’une enquête de police puis d’une instruction pour avortements.
L’arrestation de la faiseuse d’anges, de ses pourvoyeuses, de ses patientes comme elle dit, mobilise le temps et l’énergie des policiers et des juges, comme si rien d’autre n’occupait cette ville, la plus occupée de France. Une traque minutieuse, implacable, démarre contre ces femmes – batteuse de cartes, épouses de prisonniers, maîtresses de soldats allemands – que pourchassent les autorités avec une gravité ridicule.
Marie-Louise Giraud a appris d’une de ses voisines l’art de « soulager ». Très vite, elle découvre qu’elle sait y faire, qu’elle travaille proprement. Après deux injections, ses patientes sont généralement « délivrées ». Comment cela aurait-il pu rester ignoré ? Un réseau informel émerge peu à peu.
Réalisateur : Carole Equer-Hamy et Martine Scemama