Portrait d’un autre lieu de culte du cyclisme : le Poggio. En Italien, le terme « Poggio » signifie « hauteur ». Depuis ce balcon sur la Méditerranée, au-dessus de San Remo, le cyclisme lance le printemps des classiques . Le Poggio, une difficulté à double détente : d’un côté, une montée aux courbes lascives, de l’autre, un toboggan vers la victoire. Au milieu, une cabine téléphonique devenue un point de repère. Quand il apparaît enfin dans notre petit écran, le Poggio passe trop vite, bien souvent. A peine le temps de distinguer les serres horticoles, peu d’espoir d’apercevoir les citronniers, juste la chance de voir l’attaque décisive. LA BORDURE a choisi de faire un arrêt sur image en arpentant, caméra au poing, les 3,7% de l’ascension. On y monte piano piano, au pas lent du marcheur curieux et contemplatif, à la rencontre du mythe Poggio, de ses « tifosi » d’un jour et de ses habitants de toujours. Tout au long de ce serpentin long de 4 kilomètres, les Italiens du bord de route déroulent leur allégresse, leur générosité et offrent leur expertise sur le cyclisme, dans la célébration des héros d’aujourd’hui – Nibali, Sagan, Alaphilippe – et de leurs aînés – Merckx, Gimondi ou Fignon – jamais bien loin dans les mémoires des supporters. En prenant de la hauteur avec « Poggio ! », LA BORDURE ouvre un nouvel éventail, cette fois-ci direction l’Italie.