Ce film de 13 minutes est le seul qui témoigne du confinement national pour raison de pandémie, tel que Paris l’a vécu entre le 17 mars et le 11 mai 2020. Davantage Paris que les Parisiens, car c’est bien le vide qui prévaut ici, le vide et le silence dans une ville magnifiée. Voulant capter, en état de sidération, ce moment historique, soit la poésie surréaliste des rues et des espaces parisiens déserts, l’écrivaine et cinéaste Sylvie Matton a filmé dans une totale improvisation. Quelquefois dans son quartier, cinq fois en sillonnant Paris en voiture. A l’affût de visions inédites, elle n’a pas filmé dans les arrondissements qui, avec des passants la plupart du temps non masqués, rappelaient davantage Paris au mois d’août qu’un Paris interdite. Ce n’est qu’après le déconfinement que, sans écriture préalable, le film s’est peu à peu construit, notamment sur les musiques choisies (dont « Le Blues en fin du monde de Nino Ferrer »). Souvenir témoignage d’une période unique dans l’histoire de Paris, emblématique de l’écroulement d’un château de cartes social global, il nous invite également à appréhender la suite de 2020 sans effroi et en conscience. Un documentaire de Sylvie Matton.