Les cordes en boyau d’agneau de son violon ont participé à la renommée de Niccolò Paganini (1782-1840). Leur commerce, contrôlé par le Vatican, a contribué, lui, à assurer sa prospérité financière.  

Célèbre et riche, le violoniste et compositeur génois Niccolò Paganini (1782-1840) a impressionné le public de son temps par la virtuosité de son jeu d’archet. Son insolente prospérité tenait aussi en partie au contenu d’une boîte en bois qu’il gardait cachée et qui l’accompagnait dans tous ses voyages à travers l’Europe. Ce coffret enfermait des cordes en boyau d’agneau, fabriquées en secret dans des villages de montagne des Abruzzes. Depuis le XVIe siècle, le commerce de ces « cordes divines », considérées comme exceptionnelles en raison de leurs propriétés vibratoires et sonores, était placé sous le contrôle du Vatican, qui seul décidait des pays et des musiciens dignes de les obtenir. Pendant plus de trois siècles, les artistes des pays protestants et de la « France rebelle », qui figuraient sur une liste noire, n’ont pu s’en procurer légalement. Certains en ont néanmoins bénéficié grâce au commerce clandestin qu’en fit Paganini. 

Quête patiente 
De Vienne à Rome en passant par Venise et Lyon, Herbert Eisenschenk (Egon Schiele) nous immerge dans la quête patiente menée par Mimmo Peruffo, chimiste et propriétaire d’une manufacture de cordes à Vicence, et le violoncelliste Claudio Ronco pour redécouvrir les secrets de fabrication de ces cordes d’exception. Ponctué d’interviews de musiciens et de scènes jouées mettant en scène Paganini, ce documentaire retrace aussi l’histoire des matériaux alternatifs utilisés pour les remplacer ainsi que l’évolution, au cours des quatre siècles derniers, de notre perception des sons produits par les instruments à cordes.

Documentaire de Herbert Eisenschenk (France/Autriche, 2022, 52mn)

Disponible jusqu’au 28/03/2023