On le surnommait « the greatest » en anglais, en français : le plus grand. Le plus grand boxeur de tous les temps. Et pour cause, quel palmarès : trois fois champion olympique et trois fois champion du monde des poids lourds. Quel destin pour cet Américain qui, selon la légende, a commencé la boxe au début de l’adolescence pour se venger d’un autre enfant qui lui aurait volé son vélo…

Un champion costaud mais agile

À une époque où la victoire se jouait à celui qui tapait le plus fort, il introduit la notion d’intelligence dans le combat en déjouant tous les paris sur la boxe. Au sommet de sa carrière Mohamed Ali pesait 100 kg mais sur le ring, il donnait l’impression de danser. Sa devise était « flotte comme le papillon, pique comme l’abeille ». Ce cogneur terrassait ses adversaires avec autant de puissance que de légèreté. Jamais dans le monde de la boxe catégorie poids lourds, on avait vu autant de technicité.

Défenseur des droits et de la paix

Ce champion ne combattait pas seulement sur le ring. En effet, toute sa vie, il s’est battu pour un monde plus juste. Il faut dire qu’étant noir de peau, Mohamed Ali a grandi dans une Amérique où les noirs n’avaient aucun droit. À l’âge de 22 ans, le boxeur se convertit à l’islam. Une religion qui est à ses yeux synonyme de fraternité. Précédemment connu comme Cassius Clay, il prend alors le nom de Mohamed Ali lors de sa conversion. Au nom de la paix qu’il affectionne tant, il refuse d’accompagner les Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam. Une désobéissance civile qu’il paiera cher: il perdra le droit de boxer pendant de nombreuses années… Mais qu’importe : immense boxeur, défenseur des droits civiques, Mohamed Ali est devenu une légende dans le monde du sport et dans la conscience populaire. Il s’est éteint le 3 juin 2016 à 74 ans, emporté par la maladie de Parkinson.