Plus grand pays forestier d’Europe, la France possède des forêts naturelles exceptionnelles. Des forêts primaires en Guyane, des forêts de chênes centenaires dans l’Hexagone, un trésor environnemental qui abrite une riche biodiversité et permet de lutter contre les gaz à effet de serre. Mais qui aiguise aussi l’appétit de propriétaires privés, de PME ou de multinationales. Dans le Morvan les forêts de feuillus sont saignées par les coupes des exploitants forestiers qui replantent à leur place des résineux, plus rentables à court terme. Mais cette sylviculture intensive appauvrit les sols et met en danger la biodiversité. Dans d’autres régions c’est autour du roi de la forêt, le chêne, que se joue une guerre commerciale couteuse pour l’économie française. Un chêne sur quatre est exporté brut vers l’Asie. Face aux acheteurs chinois qui font monter les prix, les scieries françaises ont du mal à s’aligner et réclament de nouvelles règles. Mais les propriétaires de forêts s’y opposent. En aout 2019 Emmanuel Macron proclamait “Nous sommes amazoniens” à propos de la Guyane. Dans la foulée il repoussait aux calendes un énorme projet de mine d’or, la « Montagne d’or ». En réalité, derrière ce coup de com écolo, plusieurs autres projets pourraient bien voir le jour dans la forêt. Face à ces menaces les citoyens se heurtent bien souvent à un adversaire inattendu, l’Etat. Un documentaire de Delphine Lopez.