C’est un secret jalousement gardé, le joyau des soldats d’élite de la Suisse. Cette unité s’appelle le détachement de reconnaissance de l’armée, le DRA-10, et pour la première fois, une équipe de télévision a pu accéder à ses membres et à ses entrainements, en Suisse et à l’étranger.

Vous n’en aviez jamais entendu parler ? C’est normal. Cette unité des Forces spéciales suisses agit dans la plus grande discrétion. Le nom de ses membres est gardé secret, comme son budget et la plupart de ses missions. Des missions à haut risque, dont il est fait peu de publicité, comme ces interventions récentes à Kaboul, en Afghanistan, et à Kiev, pour évacuer en catastrophe des Suisses pris au piège de la guerre. Missions accomplies, avec succès.

Avec le réalisateur Mauro Losa, qui a passé presque deux ans aux côtés du DRA-10, nous avons aussi interrogé les politiques sur ces Forces spéciales suisses, qui peuvent intervenir à l’étranger. L’équation n’est pas facile en effet pour un pays neutre. Imaginez que les soldats suisses se soient trouvés engagés dans un combat avec les Russes en Ukraine par exemple. Être au service de la Confédération, dans un monde en turbulence, ce n’est pas si facile.

Un mot encore, concernant les fameux avions de transport, dont le DRA-10 aurait tant besoin pour ses missions. Les chambres fédérales, y compris la gauche, ont failli l’accorder à l’armée en 2015, jusqu’au moment où Ueli Maurer, alors ministre de la Défense, a laissé entendre que ces avions pourraient aussi servir à expulser des migrants. Cela a évidemment braqué la gauche, qui a finalement refusé de se joindre au projet. Aujourd’hui, même l’UDC est partagée sur cette acquisition, qui n’est pas prête de revenir sur la table.

Un reportage de Mauro Losa.