Dans les années d’après-guerre, les Asio-américains se font patiemment une place dans la société : à force de bonne volonté, ils ont l’espoir d’être enfin reconnus comme de « bons américains ». C’est ainsi que beaucoup se sont engagés pour défendre leur pays et la liberté, dans l’espoir d’une vie meilleure pour leur famille.

La guerre froide modifie peu à peu l’image des citoyens d’origine asiatique dans le pays : ils deviennent de « bons Américains ». Les promesses d’ascension sociale se concrétisent, à condition de s’inscrire dans une culture de l’effort avec laquelle les aînés ne transigent pas : travailler dur à l’école, ne pas se plaindre, se montrer reconnaissant envers les États-Unis, qu’il faut se garder de critiquer. En parallèle, les portes de la culture populaire – où les clichés restent vivaces – s’entrouvrent, de même que celles de la politique. Bruce Lee et Patsy Mink, première femme non blanche élue au Congrès, en sont les symboles.

Le mouvement d’une nation

Multipliant les formes narratives, cette série documentaire, nourrie de captivantes archives, s’essaie aussi à l’animation pour raconter l’histoire de ces « rêveurs », illustres ou inconnus, en quête d’une meilleure destinée. Les cinq épisodes, denses, retracent cent cinquante ans de volonté d’intégration des Asio-Américains, ébranlée par les guerres et le rejet mais marquée aussi par de réelles avancées. Aux conditions de vie d’abord effroyables, à construire des chemins de fer ou à travailler la terre sans salaire décent ni reconnaissance, succèdent les images de succès arrachés par ces communautés longtemps honnies, encore mal aimées. Les interviews de descendants des premiers immigrés, de vétérans de guerre, de militants politiques ou encore de stars de la culture populaire apportent par ailleurs une dimension intimiste à cette fresque, occasion de revisiter la tumultueuse histoire des États-Unis, tout en questionnant nos visions de l’immigration.

Série documentaire disponible jusqu’au 28/02/2023