Que l’on soit patient où soignant, faire ses premiers pas à l’hôpital est une épreuve redoutable.
Chaque année, dans cet univers si particulier, des étudiants effectuent leurs premiers stages. Ils doivent affronter de lourdes responsabilités et des rythmes de travail harassants.

Nous avons marché dans les pas de 3 d’entre eux Ils sont interne aux urgences, étudiant infirmier anesthésiste ou sage-femme. Ils veulent être utiles aux autres.

Les patients, eux, n’ont d’autre choix que de leur accorder toute leur confiance. Durant de longues semaines nous avons suivi, dans un service de grossesses à haut risque, le combat de parents pour la vie de leurs jumelles nées prématurément.

Jeanne est étudiante en 3è année d’école de sage-femme. Elle débute un stage d’un mois à la maternité de l’hôpital du Chesnay, dans les Yvelines. Elle va devoir assumer ses premières responsabilités. « On a pratiquement la vie d’un enfant entre les mains, c’est stressant pour des jeunes comme nous ». A 20 ans, elle va découvrir toutes les facettes du métier… Des plus joyeuses aux situations d’urgences les plus critiques.

Benoît, lui, à 26 ans de plus que Jeanne. Cet ancien ingénieur, en reconversion, veut devenir médecin urgentiste. Il fait son premier stage d’internat aux urgences du CHU de Saint Etienne. Il va devoir faire face à un service saturé et à des gardes de 24h. « Mon évaluation de ce défi était très clairement sous-estimée. C’est vraiment très difficile mais ça vaut le coup ».

Au CHU de Lille, Sofiane, 28 ans, est apprenti marchand de sable, autrement dit infirmier anesthésiste. « En anesthésie il faut faire preuve d’humilité ». Car Sofiane aura littéralement la vie des patients entre ses mains. En stage, au bloc de chirurgie cardiaque, il va devoir endormir et réveiller des patients lors d’opérations à cœur ouvert. « Ici c’est la chirurgie de la dernière chance. Participer à prolonger la vie des gens, c’est impressionnant ».

C’est à l’investissement sans borne de tels soignants que Marie et Thomas vont confier l’avenir de leurs bébés. A cause d’un retard de développement, ils craignent pour la vie des jumelles qu’ils attendent. A sept mois et demi, Marie va devoir accoucher prématurément. « Personne ne sait comment seront ces deux bébés à la sortie ». Autour d’eux, c’est tout un service qui va œuvrer pour faire naître et grandir ces bébés nés trop tôt.

A travers ces portraits nous découvrirons les liens qui se tissent entre patients et soignants. Des liens qui font de l’hôpital français un des meilleurs au monde.

Un reportage de Pierrick MOREL.