Malgré une espérance de vie supérieure à celle des hommes, les femmes font plus souvent l’objet d’erreurs de diagnostic, sont sous-représentées dans les études cliniques et subissent plus d’effets secondaires. Enquête sur l’influence du genre en matière de santé. Longtemps attribuée à un mode de vie plus sain chez la femme que chez l’homme, la différence d’espérance de vie entre les sexes quatre ans est aussi désormais associée à une résistance biologique féminine supérieure, mise en lumière par des recherches récentes. En matière de santé, les femmes subissent pourtant des inégalités liées à leur sous-représentation lors des tests de médicaments, au prétexte que leurs variations hormonales modifieraient les résultats. Elles ont ainsi deux fois plus de risques que les hommes de subir des effets secondaires lors d’un traitement ou de l’injection d’un vaccin, car les données collectées des deux sexes, souvent mélangées, brouillent les particularités. En outre, certaines maladies (autisme, troubles cardiaques…) étant plutôt attribuées aux hommes et le fonctionnement biologique des femmes restant moins connu, elles sont moins bien diagnostiquées chez les secondes. Des études ont même révélé que les ambulances mettaient en moyenne trente minutes de plus à arriver en cas d’appel de douleur cardiaque chez une femme que chez un homme. Guidée par un panel de scientifiques britanniques et américains spécialistes du biais du sexe et du genre en médecine, émaillée de poignants témoignages de victimes de cette forme de discrimination, cette enquête met en lumière les mécanismes qui contribuent à l’invisibilisation des femmes en matière de santé. Elle montre aussi comment l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer un regain d’intérêt pour ces questions et relancer la lutte contre les inégalités sanitaires. Documentaire de Suemay Oram disponible jusqu’au 15/12/2021.