Autour du décès de sa mère, Ioanis Nuguet (« Spartacus et Cassandra ») tisse les fragments de son histoire familiale, entre la France et Bali, le deuil et l’écume des jours, pour une ode sensorielle à la vie. Entre Bali, où Ioanis Nuguet a un temps vécu et où il chercha un refuge après la mort brutale de son père, décédé lors d’un accident de plongée, et la Provence, où il a grandi et où sa mère habitait, avant d’être emportée à son tour par un cancer, le réalisateur tisse les fragments de son histoire familiale : une mosaïque de lieux, d’impressions, de temporalités où se mêlent intimement vie et mort, beauté et douleur, amour et perte. Sa mère disparue, qu’il n’a cessé de filmer jusqu’à ses derniers instants, et sa compagne Camille, rencontrée lors du tournage de « Spartacus et Cassandra », qui a donné naissance depuis à leurs deux petites filles, constituent les figures centrales de ce récit fait de fulgurances et d’éclats, dont le spectateur identifie peu à peu les personnages. Des rouleaux de l’océan Indien, auxquels les Balinais confient les fragiles offrandes en forme d’esquifs aux âmes des défunts, aux eaux de la Méditerranée, où les deux frères de Ioanis iront disperser les cendres de leur mère, la mer – sans accent grave ni « e » –, porteuse d’angoisse autant que d’apaisement, accompagne ce cycle de liens et de transmission, de morts et de naissances, d’incarnations et de disparitions. Une évocation à la fois sensorielle et spirituelle du deuil, du temps qui passe et du bonheur de vivre. Documentaire d’Ioanis Nuguet disponible jusqu’au 08/10/2021.