La saga des frères Coquelin

Vous avez déjà entendu parler de Coquelin Ainé et de Coquelin Cadet? Ce sont deux célèbres acteurs de théâtre du temps de la Belle Epoque. Dans l’histoire du théâtre français, ils occupent une place essentielle..Mais il convient de ne pas trop s’emmêler les pinceaux.

Commençons par l’ainé des deux frères, dont le prénom était originellement Constant. Il fut l’un des plus fameux sociétaires de la Comédie-Française dans les années 1860, où il créa plus d’une quarantaine de rôles. Après un rapide passage au Théâtre de la Renaissance, du coté de la Porte Saint-Martin, il prit en 1896 la direction du Théâtre voisin, nommé justement le Théâtre de la Porte-Saint-Martin (pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?). C’est ici qu’il mit au point son personnage de Cyrano de Begerac, qui le fit entrer dans la légende.

Le frère de Coquelin Ainé, Ernest, fut quant à lui un grand acteur comique, apprécié pour ses pitreries. Né en 1848, il avait pile 8 ans de moins que l’ainé. Lui aussi brûla les planches de la Comédie-Française, mais ce fut surtout au Théâtre des variétés qu’il laissa son empreinte. Il haussa le vaudeville au rang d’un véritable art, en interprétant notamment Labiche. A la Comédie Française, il fut un interprète remarqué dans les pièces de Molière. Coquelin Cadet fut aussi un spécialiste du monologue, un genre pas franchement simple à jouer ni à écouter. On trouve sur Internet pas mal d’extraits de ses prestations d’un genre un peu désuet aujourd’hui.

Il est arrivé que les deux frères se retrouvent ensemble sur scène, pour le plus grand bonheur des spectateurs de la Belle Epoque. Les photographies prises par Nadar (le même qui prêta son atelier aux peintres impressionnistes en 1874) qui appartiennent aux collections nationales, sont de vrais petits bijoux et des témoins d’un temps disparu du théâtre français.