Les bisphénols, certains médicaments et diverses substances présentes dans notre environnement peuvent exercer une influence néfaste sur notre organisme, notamment en perturbant notre fonction sexuelle et reproductive. Ces agents, regroupés sous le terme de perturbateurs endocriniens, représentent une préoccupation majeure pour la santé publique et l’équilibre écologique.

Les bisphénols sont des composés chimiques largement utilisés dans la fabrication de plastiques, de résines et même de certains revêtements internes de boîtes de conserve et de bouteilles d’eau. Le bisphénol A (BPA), en particulier, a suscité une attention considérable en raison de ses effets perturbateurs sur le système endocrinien. En interférant avec les hormones, le BPA peut altérer la fonction reproductive, entraîner des troubles du développement et même contribuer à l’augmentation du risque de cancer.

Outre les bisphénols, certains médicaments ont également été identifiés comme des perturbateurs endocriniens potentiels. Des études ont révélé que certains contraceptifs hormonaux, ainsi que des médicaments utilisés pour traiter des conditions telles que le cancer et les troubles de la thyroïde, peuvent perturber l’équilibre hormonal naturel de l’organisme. Ces perturbations peuvent entraîner des dysfonctionnements sexuels, des troubles menstruels et même des difficultés de reproduction chez les individus exposés.

En dehors des produits chimiques intentionnellement administrés, de nombreuses substances présentes dans des environnements pollués peuvent également agir comme des perturbateurs endocriniens. Les pesticides, les produits chimiques industriels, les retardateurs de flamme et même certains produits de soins personnels contiennent des composés capables d’altérer le fonctionnement hormonal. L’exposition à ces substances peut avoir des conséquences dévastatrices sur la santé reproductive, tant chez les humains que chez les animaux, en entraînant des malformations congénitales, des troubles de la fertilité et des déséquilibres hormonaux.

Gabriel Livera, directeur du Laboratoire de Développement des Gonades au CEA, fait le point sur les recherches développées au sein de son laboratoire.