Au coeur des forêts primaires, cinq gardiens se lèvent enrayer la destruction de ces poumons verts indispensables à notre planète. Dans ce volet : la lutte quotidienne de Tumursukh Jal au coeur de la taïga rouge de Mongolie.

Déployée sur près de 2 millions d’hectares à la frontière sibérienne, la taïga rouge de Mongolie dessine une vaste zone forestière riche de sa biodiversité. Autrefois pollué par l’industrie, le site est classé réserve naturelle depuis 2014, mais braconniers et orpailleurs continuent d’y sévir. À la tête d’une poignée de rangers, Tumursukh Jal a fort à faire pour empêcher ces pratiques illégales, quitte à s’attirer les reproches d’une partie de sa communauté.

Fortes personnalités

Du ballet de camions chargés de grumes à la flamme des derricks, nombreux sont les visages d’une déforestation qui n’épargne aucun continent. En cinquante ans, les cris d’alarme de plus en plus insistants sur le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité se sont avérés impuissants à enrayer ce processus mortifère. Pourtant, des consciences font face à l’urgence, se mobilisent et innovent. Dans les cultures locales en lien étroit avec la nature se joue l’universel, comme en témoignent les leaders autochtones de cette somptueuse série documentaire – servie par la musique de Piers Faccini –, en lutte pour la survie des cinq dernières grandes forêts primaires du globe : Twyla l’Amérindienne (Canada), Tumursukh le Mongol, Mambongo le Gabonais, Mundiya le Papou et Benki le Brésilien. Loin de folkloriser leurs combats, Gardiens de la forêt nous invite à refaire, tant qu’il est temps, une place à leur vision du monde. À l’écoute de ces fortes personnalités, indissociables des écosystèmes qu’elles défendent, une reconnexion s’opère, en rupture radicale avec la réification et la marchandisation de la nature devenues notre ordinaire.

Documentaire d’Hamid Sardar (France, 2023, 1h28mn)