Le Radeau de la Méduse, c’est un tableau iconique du XIXᵉ siècle qu’on peut aujourd’hui admirer au musée du Louvre. Pour peindre ce sujet, le peintre Théodore Géricault s’est inspiré… d’un fait divers ! Une tragédie maritime qu’il aurait découverte dans la presse, celle du naufrage de la frégate « La Méduse ». Le bateau s’est échoué sur un banc de sable au large des côtes de l’actuelle Mauritanie en 1816. Un naufrage, et un calvaire pour les quelques rescapés qui, dans l’espoir de survivre, vont se livrer au tabou ultime : le cannibalisme. Pour que son œuvre se rapproche au plus près de la réalité, Géricault demande à des amis médecins de l’hôpital Beaujon, à Paris, de lui donner des morceaux de cadavres, dérobés à la morgue. Il ramène ensuite ces corps dans son grand atelier et les observe des heures durant afin de les dessiner de la manière la plus réaliste possible. Pour rendre ces êtres décharnés crédibles, il paye aussi une somme dérisoire à de pauvres hommes qui lui serviront de modèles. Parmi eux, il y a un artiste de cirque, venu de Haïti. On le surnomme « Joseph le Nègre », et très vite, il se lie d’amitié avec Géricault. Farouchement opposé à l’esclavage, le peintre va donner donner à « Joseph le Nègre » une place de choix dans son tableau.