29 avril 1914, jour historique en Abitibi. Nous sommes à la gare d’Amos où l’abbé Ivanhoë Caron débarque avec des hommes qui ont accepté de le suivre dans cette grande aventure de la colonisation de la dernière frontière du Québec. Cette contrée sauvage, annexée seize ans plus tôt, était demeurée inaccessible jusqu’à ce que la construction du chemin de fer Transcontinental en permette « l’ouverture ». Les bonnes terres agricoles se font rares au milieu du XIXe siècle et rechercher de nouveaux sols cultivables en rebute plusieurs qui abandonneront l’agriculture pour se prolétariser. Le clergé voit dans cet exode rural une menace sérieuse sur son emprise idéologique et politique. Il relancera donc un mouvement de colonisation avec les « missionnaires-colonisateurs » dont l’abbé Ivanhoë Caron, organisateur des fameuses « excursions de colons ». Parallèlement au développement de l’agriculture, l’exploitation forestière deviendra rapidement le moteur principal de l’économie. Outre la politique de colonisation du gouvernement durant la crise des années 1930, la découverte de fabuleux gisements miniers le long de la faille dite de Cadillac contribuera au développement et au peuplement de l’Abitibi.