Le 29 décembre 1978, alors qu’il venait tout juste de fêter son 70ème anniversaire, le coeur pourtant « gros comme ça » de Jean Ségurel s’arrêtait de battre. Quarante ans après, son nom brille toujours au firmament des accordéonistes les plus populaires du siècle dernier. Dans le Massif central plus qu’ailleurs, dont il a si bien su traduire en musique les charmes et le folklore régional et dont il fut longtemps l’ambassadeur dans le monde entier, on lui voue même un véritable culte. C’est qu’un grand nombre de ses compositions atteste de son profond attachement à sa Corrèze natale. Souvenons nous du très célèbre « Bruyères corréziennes » et de « Un air de chez nous », « Village limousin », « Pastourelle limousine », « La Corrézienne », « Retour au champs » et de bien d’autres joyeuses ritournelles qui eurent raison des semelles de centaines de milliers de paires de chaussures appartenant à celles et ceux qui, ivres de bonheur, virevoltaient au son diaboliquement inimitable de son accordéon. Ce film, à la fois festif et bouleversant, nous conduit à marcher dans les pas de Jean Ségurel. Pour certains, c’est une opportunité. Celle de rendre à nouveau hommage à un homme exceptionnel dont la puissance physique cachait mal la sensibilité. Pour d’autres, c’est l’occasion de découvrir l’un des plus talentueux marchands de bonheur de notre temps. Un documentaire d’Armand Isnard.