Au Japon, le mot « hibakushas » désigne les survivants des bombes nucléaires larguées par les Américains sur Hiroshima et Nagasaki. Dans ce formidable document, ils racontent ce 6 août 1945, à 8 heures, 16 minutes, et 2 secondes, où au moins 70 000 personnes périrent à Hiroshima dans l’explosion apocalyptique de « Little Boy ». Survivre à ce carnage, en souffrant ou non des radiations, fut longtemps un calvaire pour ces hommes et ces femmes. En plus de leurs témoignages, des images d’archives et des interviews de spécialistes montrent que les bombardements n’étaient pas – comme ils ont longtemps été présentés – « un mal nécessaire » pour faire capituler les Japonais. Après quatre années de guerre, le pays était exsangue. Hirohito cherchait à négocier sa reddition. Le véritable objectif des Etats-Unis, et du président Harry Truman, était, en réalité, de tester l’efficacité des premières bombes nucléaires. Et de devancer ainsi l’URSS dans la course à l’armement.