Du désert du Neguev à la Silicon Valley en passant par Prague, un voyage à travers le temps sur les traces du golem, cette créature forgée par l’homme pour qu’elle le serve et le protège, et de son descendant, le robot. Golem, qui es-tu ? Dans le judaïsme, l’apparition du terme « golem » remonte au livre des Psaumes et au Talmud, avec des acceptions et des interprétations différentes au cours des siècles. L’idée d’une créature forgée par l’homme pour qu’elle le serve et le protège est restée depuis ancrée dans l’imaginaire collectif. Le film muet à succès Le golem de Paul Wegener et Carl Boese (1920) a traduit pour la première fois à l’écran le mythe du premier golem : à Prague, à la fin du XVIe siècle, le grand rabbin Rabbi Loew donne vie à une statuette de glaise pour que l’homoncule ainsi créé défende la communauté juive contre les pogroms. Pourtant, le golem n’est pas toujours protecteur. Il peut parfois se muer en un personnage d’horreur qui finit par se retourner contre son créateur. Ainsi dans le roman Le golem de Gustav Meyrink illustré par Hugo Steiner-Prag (1915). De Goethe à Superman en passant par la science-fiction, le golem est présent, sous une forme ou une autre, dans une myriade d’oeuvres littéraires, de pièces, de films, de séries, de BD, de jeux vidéo, etc. Les chercheurs, eux, ont fait le lien entre cette créature et les travaux sur l’intelligence artificielle et la robotique. Certains artistes demeurent fascinés par le mythe, comme le Californien Joshua Abarbanel qui le réinvente sous l’apparence d’un super-héros en bois.