\r\nDerrière sa grande muraille et ses trois mille ans d’histoire, l’Empire du Milieu se croyait à jamais à l’abri des envahisseurs. C’était compter sans les hordes de cavaliers nomades surgies des steppes de Mongolie emmenées par Kublaï. Le grand khan Kublaï, était le petit-fils de Gengis Khan. Né en 1214, l’homme résume à lui tout seul douze siècles d’invasions des civilisations sédentaires. Son grand dessein sera de compléter la conquête de la Chine du nord par son grand père en soumettant la Chine du sud. Mais la Chine, c’est plus qu’un Empire: c’est une civilisation que Kublaï convoite et veut soumettre. Pour la première fois de son histoire, l’Empire du Milieu s’ouvre sur l’extérieur et noue des relations directes avec la Perse et l’Occident. Attentifs à la sécurité des caravanes, les Mongols ouvrent les deux routes transcontinentales fermées depuis la fin de l’Antiquité : les voyageurs européens peuvent désormais emprunter soit la route du Sud, qui passant par la Perse mène à la Porte de Jade, soit celle du nord qui part de Crimée, traverse le sud de la Sibérie et rejoint la Chine par le Nord. En 1275, un marchand vénitien de passage à Taï-tou demande à être reçu par Kublaï, son nom : Marco Polo. Dans ses mémoires, le voyageur raconte sa réception au palais de Kublaï, et évoque le cadre somptueux. Kublaï s’éteint à Pékin en 1294. Il a 80 ans. Il aura fallu soixante dix ans aux cavaliers nomades des steppes pour réaliser le rêve d’Alexandre le Grand, réunir l’Orient à l’Occident.\r\n\r\n