Enfant prodige de la Motown, Stevie Wonder s’est émancipé pour imposer sa musique « groovy » et ses prises de position politiques. Portrait d’un visionnaire à l’immense talent. Né prématuré, en 1950, le petit Stevland Hardaway Judkins perd la vue à cause du trop-plein d’oxygène dont on bombardait alors les couveuses. Élevé à Detroit dans une famille pauvre mais aimante, il manifeste très tôt d’immenses dons musicaux. À 11 ans, il signe son premier contrat chez la Motown, créée deux ans plus tôt. Multi-instrumentiste, débordant d’idées, il devient l’enfant prodige de la maison, où il est surnommé Little Wonder (« petite merveille »), l’amorce de son futur nom de scène. Mais à peine sorti de l’adolescence, il rue dans les brancards et obtient de contrôler sa musique, un cocktail enivrant de pop, de soul, d’expérimentations rythmiques et sonores. En près de soixante ans de carrière, cet artiste adulé et prolifique a vendu plus de 100 millions d’albums et aligné les tubes : « Superstition », « For Once in my Life », « Isn’t She Lovely », « I Just Called to Say I Love You », etc. Puisant dans les archives de la Motown, le documentaire entrelace hits groovy et interviews de l’artiste et de ses proches. Stevie Wonder s’y révèle homme d’affaires – Berry Gordy, fondateur du label, en témoigne avec humour dans le film – mais aussi homme de foi, artiste visionnaire et engagé. De son militantisme pour instaurer un jour férié en hommage à Martin Luther King, qui engendrera la chanson « Happy Birthday », à son soutien à Nelson Mandela, en passant par son ralliement à Barack Obama et au mouvement Black Lives Matter, Stevie Wonder n’a cessé de propager un message combatif et fraternel. Documentaire de Julie Veille.