Aux Etats-Unis, de plus en plus de prévenus s’offrent des vidéos sur mesure, moyennant des sommes allant de 3 000 à 25 000 dollars. Les « sentencing videos », sortes de documentaires « à décharge » visent à présenter des hommes et des femmes que tout accuse sous un jour plus humain. L’objectif pour les avocats qui les fabriquent ou les font produire n’est pas de remettre en cause le verdict de culpabilité, mais d’alléger la peine le plus possible. En Floride, la réalisatrice Katrina Daniel met son savoir-faire d’ancienne journaliste au service des coupables en col blanc accusés d’affaires de corruption, d’arnaques aux assurances ou de blanchiment d’argent. De l’autre côté des Etats-Unis, en Californie, c’est pour une toute autre population que l’association DeBug réalise ces vidéos : les familles de jeunes délinquants issus des minorités. Avec 2,2 millions de citoyens derrière les barreaux, les Etats-Unis sont le pays qui emprisonne le plus au monde.Les afro-américains et les latinos représentent 3/4 des détenus. Dans un système où plus de 90% des accusés renoncent au procès et acceptent de négocier leur peine avec le procureur, le soutien apporté par les bénévoles de l’association aux familles démunies face au système judiciaire est primordial.