Injustement oubliées, l’oeuvre et la vie de la peintre d’origine tchèque Toyen (1902-1980) retrouvent la lumière dans un riche portrait documentaire.

Longtemps considérée comme marginale, son œuvre a été injustement occultée. Ce n’est qu’après la mort de Toyen, en 1980, à la faveur des enchères organisées pour régler sa succession, que ses toiles ont, enfin, retrouvé la lumière. Née Marie Cerminova en 1902, dans la banlieue ouvrière praguoise, l’artiste a traversé le XXe siècle avec la liberté pour seul guide. Après avoir brièvement étudié la peinture à l’École des arts et métiers de Prague, elle s’émancipe d’emblée des diktats académiques pour tracer son chemin en autodidacte. Proche des anarcho-communistes et membre du groupe d’avant-garde tchécoslovaque Devetsil, elle fonde avec son ami peintre Jindrich Styrsky « La revue érotique », dans laquelle elle publie ses premiers dessins érotico-humoristiques. À partir de 1925, ils passent quatre ans ensemble à Paris, où ils inventent un nouveau style pictural, l’ »artificialisme », et fréquentent les surréalistes : Philippe Soupault, qui rédige la préface du catalogue de la première exposition de Toyen à la galerie Vavin, Paul Éluard, qui comme beaucoup d’autres en tombe – vainement – amoureux, et surtout André Breton, avec lequel elle nouera une amitié indéfectible. Fuyant la Tchécoslovaquie, en passe de basculer sous le joug communiste, Toyen s’installe définitivement en France avec son compatriote et ami, le poète Jindrich Heisler, en 1947. Malgré d’âpres difficultés financières, elle y poursuivra, inlassablement, ses recherches picturales.

Documentaire d’Andrea Sedlackova disponible jusqu’au 26/04/2022.