Le tabac, comment en venir à bout ?

Le problème de la consommation du tabac persiste de manière significative malgré les diverses mesures instaurées pour le freiner.

Le tabac, en effet, est associé à une multitude de maladies sérieuses et souvent mortelles, parmi lesquelles le cancer du poumon et divers troubles ORL tels que les sinusites et les otites.

Néanmoins, il existe à présent une pléthore de méthodes efficaces destinées à aider les personnes à arrêter de fumer.

L’histoire du tabac et son évolution

Durant l’Antiquité, le tabac n’était pas connu en Europe. C’est à partir de 1520 environ que sa notoriété a commencé à prendre de l’ampleur après avoir été importé d’Amérique latine lors des découvertes du Nouveau Monde.

Initialement, il était cultivé au Portugal en tant que plante médicinale. Catherine de Médicis, reine de France, qui souffrait de migraines sévères, a eu vent des vertus thérapeutiques du tabac et a commandé des plants pour les cultiver en Bretagne et en Gascogne pour son usage personnel.

Grâce à l’adoption de cette plante par la reine, le tabac, également appelé « Catherinaire » en France, est devenu très populaire à la cour de France, malgré certaines suspicions de sorcellerie associées à ses bienfaits présumés.

La consommation de tabac s’est par la suite répandue à l’échelle mondiale au XVIe siècle. Néanmoins, il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour qu’il se démocratise réellement et atteigne toutes les couches de la société.

L’industrie du tabac a commencé à connaître une croissance exponentielle à partir de ce moment, malgré les premières inquiétudes quant à ses méfaits remontant au XVIIe siècle. Les premières études établissant les risques liés au tabac n’ont toutefois vu le jour qu’en 1950.

À l’heure actuelle, la France compte plus de 15 millions de fumeurs, en dépit des différentes politiques mises en place pour limiter la consommation de tabac. La tranche d’âge la plus touchée est celle des 18 à 35 ans, où une personne sur deux fume.

Il est intéressant de noter qu’à partir des années 60, une tendance nouvelle a vu le jour : les hommes ont commencé à fumer de moins en moins, alors que la consommation de tabac chez les femmes a doublé.

Les dangers inhérents et les avantages de l’arrêt

Chaque année, en France, près de 750 000 personnes décident d’arrêter de fumer, que ce soit de manière définitive ou temporaire. Ce chiffre impressionnant peut en partie être attribué aux différentes politiques mises en œuvre pour réduire la consommation de tabac. Cependant, l’une des principales motivations à l’arrêt du tabac est la prise de conscience grandissante des effets néfastes de ce produit sur la santé.

Le tabac est un véritable fléau à l’échelle mondiale. Il a causé 100 millions de morts au XXe siècle et pourrait en causer jusqu’à un milliard au XXIe siècle si la tendance actuelle persiste. Il est la première cause de mortalité évitable dans le monde. En France, il est responsable de plus de 70 000 décès chaque année, la moitié d’entre eux se situant dans la tranche d’âge des 35 à 69 ans.

Le coût social du tabac est également colossal. Chaque année, près de 10 milliards d’euros sont dépensés pour la santé, les pertes de revenus, l’absentéisme dû aux problèmes de santé et les campagnes de prévention. Le coût le plus lourd à porter est bien évidemment celui de la santé.

Les professionnels de la santé et les chercheurs sont aujourd’hui unanimes sur le fait que la consommation de tabac a des effets délétères et est impliquée dans de nombreuses maladies : cancer des voies respiratoires ou digestives, maladies cardiovasculaires, bronchites, asthme, malformations fœtales, etc.

Pourtant, l’arrêt du tabac peut avoir des effets bénéfiques sur la santé très rapidement. Il permet de diminuer les risques de développer une maladie grave, et ce quel que soit la durée pendant laquelle le fumeur a consommé du tabac. Après 24 heures sans tabac, le risque d’infarctus diminue, après 72 heures, la respiration s’améliore, et au bout de 10 ans d’arrêt du tabac, l’espérance de vie d’un fumeur redevient presque la même que celle d’un non-fumeur.

Si ces données sont encourageantes, arrêter de fumer reste un défi majeur pour beaucoup.

Méthodes pour faciliter l’arrêt du tabac

Arrêter de fumer est un parcours qui peut être jalonné de difficultés. Pour augmenter les chances de succès, il peut être bénéfique de faire appel à un professionnel de la santé, surtout en cas de forte dépendance à la nicotine.

Parmi les méthodes d’arrêt les plus couramment utilisées, on retrouve les substituts nicotiniques, disponibles en pharmacie. Ils se présentent sous la forme de patchs, de gommes à mâcher, de pastilles à sucer, d’inhalateurs ou de sprays, et sont dosés en fonction de la consommation journalière de tabac.

D’autres options comprennent des médicaments prescrits par un médecin, tels que le Zyban ou le Champix. L’acupuncture peut également être une aide précieuse pour gérer les effets secondaires tels que la nervosité ou les troubles du sommeil. L’hypnose peut être utilisée en complément des substituts nicotiniques, et les thérapies cognitives et comportementales ont fait leurs preuves pour gérer l’arrêt du tabac à long terme.

L’homéopathie propose également une alternative aux substituts du tabac. En effet, le médecin peut proposer des doses adaptées au profil personnel du fumeur, en fonction de sa consommation et de sa marque de tabac habituelle.

En somme, il existe une multitude de méthodes pour aider les individus à surmonter leur addiction au tabac, et c’est souvent en combinant plusieurs d’entre elles que l’on obtient les meilleurs résultats.