Paris est une ville en transformation permanente. Le coeur de la ville en témoigne, aujourd’hui comme hier. Le vaste chantier des nouvelles Halles est un nouveau visage que l’on découvre en avant-première, sous et sur la déjà fameuse canopée de verre, un projet qui s’inspire, 150 ans après, de celui de Baltard. En plein coeur des Halles, et tout à la fois proche du Louvre, l’église Saint-Eustache a été chapelle royale, comme nous le rappelle l’historien et romancier Jean-François Parot. L’église a accueilli en ses murs de nombreuses personnalités, musiciens, personnages de cour, comédiens aussi. Les Halles ne sont plus, mais les maisons qu’elles ont vu naître existent encore. Et certaines sont classées, comme le Pharamond, dont le décor célèbre l’art nouveau. La première pâtisserie de Paris aussi : Stohrer est le nom du pâtissier de Marie Leszczynska, épouse de Louis XV. La maison confectionne toujours des spécialités de la cour. Les habitants de ce quartier nourricier sont fiers de ce savoir-faire, et savoir-vivre. Jean-Sébastien Petitdemange nous fait découvrir sa rue Montorgueil, dans sa tradition et son évolution. Le soir, à la fermeture, une petite charrette s’arrête devant les boulangeries qui le souhaitent : les pains et pâtisseries invendus vont approvisionner la Soupe Saint Eustache, une institution dans ce coeur de Paris. L’association est née avant les restos du coeur. Ses 300 bénévoles se relaient aujourd’hui pour perpétuer une tradition des Halles : nourrir ceux qui n’ont pas de quoi. La très animée rue Réaumur, avec ses commerces et ses ateliers de confection, recèle de bâtiments et de façades extraordinaires… Nous découvrons les maisons les plus illustres de cette artère méconnue.A utre monument de la première République : la grande Poste du Louvre. L’architecte Dominique Perrault nous explique le grand projet de transformation du site. Plus à l’Est, la place de la République, lieu emblématique s’il en est, a été entièrement rénovée. Ce point de ralliement est bordé par la grande caserne Vérines, construite sous Napoléon III. Derrière sa façade, nous découvrons les ateliers d’artisanat de la Garde Républicaine. Selliers, casquiers et fourbisseurs de sabres y oeuvrent toujours. Retour à l’église Saint Eustache. Chaque année, la cérémonie est rituelle. Depuis 1800, l’âge d’or des Halles, les charcutiers font donner une messe pour leur corporation. A la fin de l’office, les maîtres charcutiers-traiteurs offrent un buffet de leurs spécialités aux pauvres, dans la grande tradition des Halles d’autrefois. Le quartier a beau connaître de nombreux bouleversements, l’esprit du coeur de Paris souffle encore…