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Au début du siècle passé, les émirats sont des terres sans frontière, peuplées de tribus nomades. Leurs habitants dépendent déjà d’une ressource rare et convoitée : les perles, qui leur permettent de vivoter… jusqu’à l’entre-deux-guerres. À partir de 1929, le marché perlier s’effondre, engendrant famine et misère. Les émirats se vident. Mais très vite, un nouveau trésor surgit du Golfe, « l’or noir ». Les premiers forages pétroliers démarrent en 1940, mais il faut attendre les années 1960 pour que les émirats prennent place parmi les grands producteurs de pétrole. Quelques hommes initient ce tournant, au premier rang desquels le charismatique cheikh Zayed, émir d’Abu Dhabi. En 1968, après le retrait des Britanniques, il parvient à convaincre cinq de ses pairs de fonder les Émirats arabes unis, pour peser face aux mastodontes iranien et saoudien. En 1973, le premier choc pétrolier accélère les transferts de richesses des pays développés vers les membres de l’OPEP. Les émirats connaissent alors un essor économique fulgurant, à l’origine d’une véritable métamorphose. Du désert aux cités vertes. Des villages de pêcheurs aux villes-mondes. Du commerce de la perle au capitalisme financier… Les émirats ont connu une transformation unique lorsqu’ils ont découvert que la fortune gisait sous leurs pieds, il y a près d’un demi-siècle. Avec des ressources pétrolières et gazières pharaoniques, le Qatar, les Émirats arabes unis et, dans une moindre mesure, le Koweït, sont parvenus depuis les années 1970 à renverser le rapport de force séculaire avec l’Occident. Mais leur avenir est sans cesse menacé par l’instabilité du Golfe – où trois guerres ont éclaté en près de trente ans – alors que leurs populations, ultraminoritaires dans leurs propres territoires en raison de l’immigration massive, restent à l’écart du pouvoir réel.