Du milieu des années 50 à la fin des années 70, la décolonisation du Cameroun s’est faite dans la violence, mais en silence. Contrairement à l’Indochine ou à l’Algérie, rares sont ceux qui ont eu vent de la tragédie qui s’est jouée. Le pays, bien que sous tutelle de l’ONU, avait un statut de «territoire associé» de l’Union française. Pour la France de l’époque, dirigée par de Gaulle, c’est l’indépendance énergétique qui se jouait au Cameroun. Le régime de terreur du président Ahidjo marqua ainsi, pendant vingt ans, l’apogée des réseaux de la «Françafrique».