Existe-t-il encore un espace dans nos vies citoyennes qui échappe à la surveillance ? Observer, contrôler et analyser les comportements n’ont jamais été aussi aisés qu’aujourd’hui. Depuis une dizaine d’années, les avancées technologiques se sont accélérées, jusqu’à favoriser une révolution sociétale : la surveillance ciblée s’est transformée progressivement en une surveillance de masse à l’échelle planétaire. Jadis concentrée sur l’espace public, elle pénètre désormais notre vie privée. L’intimité est une notion de plus en plus floue, soumise à des attaques de moins en moins détectables.
Plus sournois que les caméras de surveillance dont beaucoup aimeraient qu’elles couvrent chaque angle mort de l’espace public, le « regard invisible » joue les passe-muraille : jeux vidéo connectés, activité sur les réseaux sociaux, requêtes sur les moteurs de recherche ou géolocalisation via nos smartphones sont autant de constituants manipulables de notre seconde identité – l’alter ego numérique. En fournissant, souvent sans y consentir ni en avoir conscience, un nombre important de données, le citoyen est devenu l’enjeu d’une bataille politico-économique sans précédent, entre les tenants du tout-sécuritaire, les multinationales du web ou les défenseurs des libertés individuelles.
Un film de Alexandre Valenti
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