En pleine campagne chinoise, dans la banlieue de Hangzhou, une ville au sud du pays, un promoteur immobilier a eu une idée folle : construire un petit Paris au cœur d’une ville nouvelle où il rêve d’attirer 100 000 personnes. Des avenues bordées d’arbres, des places avec des fontaines imposantes, des immeubles haussmannien avec gargouille et moulures, une tour Eiffel, une avenue des Champs-Élysée – si le promoteur a choisi de copier Paris, c’est parce que la « ville lumière » fait particulièrement rêver les Chinois. Il reste beaucoup de logements à vendre car, même si les appartements sont trois fois moins chers qu’en ville, la plupart des acheteurs doivent s’endetter pour en acheter un. Ces clients achètent du rêve et ne prêtent pas attention aux détails : ici, en guise de pierre de taille, on a mis du béton recouvert d’un placage de pierre ; en guise d’ardoise, une matière synthétique, le linge pend aux fenêtres et les climatiseurs ternissent les façades. Et le promoteur voit plus grand encore que Paris : pour attirer les touristes, il a créé des jardins à la française, façon château de Versailles et même un faux petit village bourguignon, où l’on viendra pour déjeuner dans la réplique d’un célèbre restaurant parisien, Chez Maxim’s.

Productions Tony Comiti. Auteur : Sophie Romillat.