Vieux de 40 ans, l’hôpital de Mama’o à Tahiti en Polynésie française va être détruit pour un « hôpital Georges Pompidou » local. Chaque polynésien y est allé au moins une fois dans sa vie, pour y naître, y mourir, s’y faire soigner ou visiter un proche. C’est tout un pan de l’histoire des polynésiens qui va disparaître. Chronique des nuits ordinaires de l’hôpital de Mama’o, portraits des femmes et des hommes « ordinaires » qui mènent une vie à la frange des vies de ceux qu’ils soignent et sauvent, ou pas, dans ce lieu qui bientôt ne sera plus ou presque. C’est le sujet de ce film : où chercher dans la culture des polynésiens les racines de leur stoïcisme devant la souffrance et la mort, décrire l’indescriptible de l’ambiance nocturne de ce lieu où la vie, la souffrance et la mort sont des compagnons, que ceux qui y travaillent sont condamnés à apprivoiser, qu’ils l’aient choisi ou pas. Dresser le portrait intime et par touches impressionnistes de certains d’entre eux, polynésiens, chinois, popa’a ou autres, dont le destin, souvent si discret, force le respect et fait croire en l’homme. Un documentaire de Jacques Navarro-Rovirav.