11 mars 1958. Le contrôleur ferroviaire Walter Gregg travaille dans son garage lorsqu’il est surpris par une explosion assourdissante. En sortant, il découvre un véritable cratère au milieu de son jardin. La responsable : une bombe atomique – heureusement neutralisée – larguée par accident depuis un avion de l’armée américaine. Des deux côtés de l’Atlantique, la période de la guerre froide regorge de ces « petites histoires » illustrant la désinvolture et l’inconscience d’une confrontation qui aurait pu déboucher sur une catastrophe. Entre le tournage d’un film de John Wayne dans un canyon irradié, les essais nucléaires dans des zones habitées, l’idée caressée par les États-Unis de réduire l’Allemagne à un désert radioactif, ou encore les armes insensées comme la « bombe atomique-sac à dos », la folie nucléaire semblait n’avoir aucune limite. Si ces anecdotes appartiennent au passé, a-t-on vraiment tiré les leçons de la guerre froide ? Comme le rappellent les spécialistes interrogés, la course aux armements nucléaires est loin d’être révolue.