À rebours des conventions sociales imposées aux femmes de son temps, Lee Miller (1907-1977) fut une artiste aussi à l’aise devant que derrière l’objectif. 

En 1927, Lee Miller (1907-1977) est une jeune et belle femme qui fait le bonheur des photographes. Arrivée à New York, elle est repérée par hasard par Condé Nast, le fondateur du magazine Vogue dont elle ne tardera pas à faire la couverture. Prise à son tour par le virus de la photographie, mais derrière l’objectif cette fois, elle s’installe à Paris en 1929 et choisit Man Ray pour professeur. Leur relation amoureuse sera fusionnelle, chacun étant tour à tour pour l’autre artiste et modèle, une gageure dans un mouvement surréaliste largement dominé par des figures masculines. Après une parenthèse maritale en Égypte avec un riche industriel, elle pratique l’amour libre dans le sud de la France, derniers instants d’une liberté rêveuse, avant que n’éclate la guerre. À Londres, elle rend compte des bombardements, puis retrouve la France, où elle devient l’une des seules femmes photographes envoyées sur le front. Se remémorant la bataille pour la libération de Saint-Malo, elle écrit : « J’avais mon uniforme, une ou deux douzaines de pellicules et un duvet. J’étais la seule photographe à des kilomètres à la ronde et l’heureuse propriétaire, en quelque sorte, de ma propre guerre privée. » Ayant suivi les troupes américaines en Allemagne, elle publie dans Vogue l’un de ses plus fameux reportages : Croyez-y, une immersion photographique dans les camps de concentration de Dachau et de Buchenwald, tout juste libérés. 

Documentaire de Teresa Griffiths disponible jusqu’au 21/05/2022.