Essentiel à la vie et présent en abondance sur Terre, le sel peut comporter des risques pour la santé humaine et l’environnement. Mais il offre aussi des perspectives d’avancées en matière de stockage de l’énergie. 

Présent dans toutes les mers du globe, le sel est l’une des ressources les plus abondantes sur la planète, et un minéral indispensable à l’équilibre de l’organisme. Au cours de sa vie, une personne en consommera en moyenne 14 tonnes. Pourtant, sur les 290 millions de tonnes de sel produites et transformées dans le monde chaque année, entre les mines souterraines et les marais salants, seule une part infime finit dans notre assiette. Le chlorure de sodium entre en effet dans la composition d’innombrables substances, comme les produits d’entretien, les engrais ou les médicaments. Ce précieux élément peut pourtant présenter des dangers pour le corps comme pour la nature, notamment lorsque sa concentration devient trop importante. Une salinité excessive, liée à l’infiltration d’eau de mer dans les cours d’eau ou à la surexploitation des nappes phréatiques, peut tuer des cultures et déséquilibrer tout un écosystème. Avec le dérèglement climatique, qui engendre évaporation au niveau des sols, montée des océans et pénuries d’eau douce, ces risques commencent déjà à se concrétiser… 

Une ressource à dompter 

C’est un tour d’Europe que propose ce documentaire, entre la Camargue, Amsterdam et la région de Hambourg, à la rencontre de chercheurs, d’ingénieurs, d’agriculteurs et d’éleveurs pour qui le sel représente une ressource potentielle, un passionnant sujet d’étude ou un redoutable ennemi. On y découvre aussi les étonnantes applications techniques de ce minéral, que les bâtisseurs de l’Égypte et de la Rome antiques intégraient déjà à leurs matériaux de construction. Aux Pays-Bas, un site expérimente avec succès le phénomène d’osmose, qui permet de produire de l’ »énergie bleue » grâce au mélange d’eau salée et d’eau douce. Après des décennies de recherches, des équipes ont mis au point une batterie prometteuse contenant du sel de table, qui facilite le stockage stationnaire de l’énergie – une technologie précieuse associée aux énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien. Quant aux techniques de dessalement de l’eau de mer, encore trop énergivores, elles restent un enjeu d’avenir d’une importance capitale.

Documentaire d’Elisa Frankenstein et Heike Dickebohm (Allemagne, 2023, 53mn)
Disponible jusqu’au 01/01/2024