« Et des tapis déroulés » est un documentaire auto produit sur les tapis artisanaux au nord du Maroc. En suivant divers acteurs engagés dans leur production et leur circulation, le film esquisse la longue route parcourue par ces tapis – des villages amazighs du Moyen Atlas aux lofts branchés d’Amérique du Nord, dévoile les contradictions de ce marché et pose la question de la durabilité de cet artisanat. Le film tire son titre de la sourate 88 du Coran où sont énumérées les merveilles du paradis, et où l’on trouve en fin de liste : « وزرابي مبثوثة » (« wa zarabi mabthutha » en phonétique), soit « … et des tapis déroulés ». Son titre original en anglais est « With Rugs Unfurled ». Alors que le terme « zarabi » (pluriel de « zarbiya ») apparaît dans le Coran, il n’est pourtant utilisé couramment en arabe qu’en Afrique du Nord. Contrairement à leurs homologues orientaux, les tapis maghrébins ne se roulent pas mais se plient. C’est donc un mouvement incessant de pliage et de dépliage qui rythme le parcours de ces objets culturels, les chargeant du sens et de la vie de chacune des mains qui les manipulent : celles de la tisseuse, celles du marchand, de l’exportateur, de l’acheteur, etc. « Et des tapis déroulés » permet en outre d’ouvrir le débat sur les tensions socio-économiques et les rapports de genre qui sous-tendent ce secteur. Producteurs / Réalisateurs : George Bajalia & Tom Casserly